Pour fêter les 20 ans du festival des Inrocks, les organisateurs ont misé sur des artistes qui ont déjà fait leurs preuves : The Go ! Team ou encore Editors et de plus petites pointures et l’on pense à la jeune française Yelle. Le festival des Inrocks s’est déroulé à Lille le 9 et 10 Novembre dans la salle de l’Aéronef, retour sur ces deux soirées définitivement Rock !
Le 9 Novembre
C’est
New Young Pony Club qui ouvre le bal de la vingtième édition de ce festival et la salle n’est pas très peuplée. Le groupe british n’est pas très dynamique sur scène. La chanteuse tente de donner le rythme mais les musiciens autour d’elle restent figés et c’est bien dommage ! Le T-shirt rose fluo de la demoiselle leadeuse n’y change rien et dans la salle le public est quelque peu silencieux.
Place Ã
Yelle la française qui monte actuellement et que l’on voit régulièrement sur les écrans. Son duo avec Fatal Bazooka y joue pour quelque chose ainsi que sa reprise « À cause garçons ». Robe bleue à strass à l’effigie de son image, la chanteuse porte aussi un collier très grossier d’où pendent cœur, éclair et smile géants aux couleurs lego (rouge, jaune, bleu) et des tennis montante jaune pastel… on fait un bond dans les années disco ! Motivée et très présente sur scène, le DJ en back ground semble aussi s’impliquer et aide à la réussite du spectacle. Jeu de lumière, énergie partagée, le show est bien mené. Point de vue musical, les rythmes se ressemblent et la diversité des titres est faible… Les teenagers de la salle ne semblent pas s’en rendre compte alors tout va bien pour la jeune recru !
La qualité musicale revient avec Jack Penate. Ce deuxième groupe anglais de la soirée nous propose des sons indie-pop très agréables et rassurants sur l’avenir de la musique en Europe. Calme, posé le chanteur et guitariste donne de lui sans excès et nous nous en contentons pleinement. Quand la musique est bonne…
Le meilleur pour la fin avec The Go ! Team groupe british récemment vu à la Route du Rock. L’énergie dépensée par la chanteuse remet la moyenne à tous les groupes précédemment cités. Elle saute partout, danse, sourit, chante à cœur joie, se fait plaisir, interpelle la foule, la motive à bouger etc. Beaucoup de titres du dernier album
Proof of Youth sont joués à notre plus grand bonheur et l’intitulé du dernier opus est vérifié. L’Angleterre peut être fière de son dynamisme musical actuel !
Le 10 Novembre
La deuxième soirée s’ouvre sur
Elvis Perkins. Musique mélodique et plutôt gaie pour un artiste au sombre passé. Fils d’Anthony Perkins et d’une mère perdue dans les attentats du 11 septembre (d’où le titre de l’album d’Elvis :
Ash Wednesday), la sonorité et le rythme de la musique de l’américain reste positifs et le public adhère rapidement à cette première partie que l’on a pu voir aussi à Saint-Malo à la Route du Rock.
Los Campesinos ! enchaîne avec une musique un peu fouillie mais joyeuse et festive. Comme son nom ne l’indique pas, ce groupe est anglais et ils sont sept sur scène à jouer des guitares, du clavier, du violon, de la batterie etc. L’énergie dégagée sur le plateau de l’aéronef est bonne mais j’avoue que parfois ça sonne et ça chante un peu faux. Cette tendance n’est pas nouvelle pour les groupes à gros numéraires et l’on pense aux suédois I’m From Barcelona ou encore aux canadiens d’Arcade Fire.
The Noisettes, groupe londonien, déchire tout. La chanteuse très souple et débordante de dynamisme jalonne et sillonne la scène de tous les côtés et dans tous les sens. Découverte pour ma part à Rock en Seine elle impressionnait déjà le public de par son énergie. Rigolote et spontanée, elle avait même fait rougir un vigile qui devait la tenir pendant qu’elle tentait de toucher son public. Pour le remercier et lui faire sentir qu’elle se débrouillait très bien toute seule, elle lui avait caressé le crâne. Côté musical elle nous enchante par sa voix à la Amy Winehouse
Le festival se clôt sur le groupe
Editors qui nous fait un set propre et professionnel mais sans grande implication personnelle époustouflante. La grosse voix du chanteur reste impressionnante mais la prestation scénique est quelque peu décevante. Question sonorités musicales, il est nécessaire de reconnaître que le groupe britannique a été fortement influencé par
Joy Division ou encore les
Chameleons.
Alors que 400 spectateurs sont venus vendredi, on en compte environ 800 samedi. Du rock british à toutes les sauces, avec des chanteuses féminines très présentes ou des chanteurs masculins qui l’étaient un peu moins. La vingtième édition des Inrocks à Lille aura été pour moi l’occasion de découvrir de bons groupes comme
Los Campesinos qui donnaient à Lille leur premier concert en France ou encore
Jack Penate.
Vivement l’année prochaine…
Marianne Bertout
[2007-11-20] Source : Le Guide des Festivals marianne]