Dans la petite ville de Steenvoorde, en Flandre française, le Street Art Festival était le rendez-vous du week-end pour les amateurs de glisse et de sons électriques ! Au programme : des contests de skate et roller le jour, et des concerts la nuit. Un paradis sur terre pour les amateurs de sensations fortes !
«Ca, c'est un festival qui va percer ! ». Telle est la première réflexion que font plusieurs festivaliers, en sortant de leur tente, la mine enfarinée, après un court sommeil et une longue nuit de fête. Ils ont sûrement encore en tête le show ahurissant de K.O Project.
Passé en tout premier, et sur la petite scène qui plus est, le groupe de métal Lillois a pourtant réussi à rameuter du monde grâce à une prestation mémorable. Deux chanteurs charismatiques aux hurlements riches en émotions, une section rythmique qui déboîte, des riffs inspirés, deux reprises de Rage Against the Machine et Korn qu'ils se sont bien appropriées et vous avez devant vous un groupe fort prometteur. A suivre de très près !
Viens ensuite le tour de Scab. Le groupe d'alternative pop punk (c'est eux qui le disent) munichois a, quant à lui, l'honneur de se produire sur la grande scène. Mais ils peinent à crever l'écran. Après la baffe K.O project, on a vite la désagréable impression d'entendre un sous Placebo, la mèche en plus, sans véritable profondeur.
Avec deux scènes, pas le temps de s'ennuyer ! Pendant qu'un joue, l'autre se prépare, pour offrir aux spectateurs une suite continue de musique. On se dirige alors vers le petit chapiteau blanc, pour assister au concert de No Additional Kokaina. NAK pour les intimes, nous distille un punk rock encore un peu convenu, mais qui a le mérite de mettre l'ambiance. Encore quelques années pour acquérir de la maturité et c'est dans la poche !
C'est au tour des Héritiers d'investir la « main stage ». Et les Bruxellois savent l'honorer. Leur excellent guitariste passe brillamment d'un énorme riff funky à une rythmique presque métal lorsque le chanteur a décidé de s'exciter. En savants metteurs en scène, ils nous sortent un final apocalyptique, où une lumière blanche clignotante et un bourdonnement technoïde viennent nous achever. Eprouvant mais jouissif.
Sur la petite scène, Neverlate est à l'heure, forcément ! Sur son Myspace, le groupe avait fait forte impression, avec des morceaux extrêmement accrocheurs, alternant rock et metal. En live, c'est un peu moins bon, mais tout de même très satisfaisant, au vu de la jeunesse des gaillards. Encore un groupe à surveiller comme l'eau qui dort.
Le grand moment est venu pour toutes les adolescentes en furie qu'on a eu l'occasion de croiser à tous les coins du festival. My Pollux et sa chanteuse tout de rouge vêtue font leur entrée. Annoncé comme le Evanescence français au moment de son premier album, le groupe montre désormais un autre visage à l'approche de la sortie de sa troisième galette. Sur les nouvelles compos jouées pour l'occasion, on pense très souvent à Eths. Surtout lorsque le chant saccadé vient suivre la batterie. Si les métalleux quelque peu misogynes ont eu l'air de s'ennuyer, il serait tout de même hypocrite de nier que le set fut fort bien balançé.
Ensuite, sous le chapiteau, ce sont des trentenaires au look d'informaticien, qui arrivent la mine réjouie. Avec Poncharello, l'ambiance est familiale. On fait du rock le week-end comme certains jouent au monopoly. Mais du rock fort, qui réveille ceux qui ont déjà un peu trop chargé la mule.
Passé une heure du matin, la pelouse est encore bien remplie pour assister au show de Sna Fu et son punk/rock/metal un peu trop brutal, qui assomme les festivaliers.
Enfin, pour les quelques survivants, c'est ambiance rave party jusqu'au bout de la nuit avec Tribones Record (hardcore, speedcore, gabber) et Digital Vandal (hardcore et art vidéo).
En résumé, un festival qui malgré ses quelques temps morts, demeure fort plaisant. Un ambiance chaleureuse, une organisation irréprochable, tout ce qu'il faut pour passer un bon moment ! On attend désormais avec impatience l'année prochaine en espèrant une programmation un peu plus aboutie pour que ce soit parfait !
Paul Sion
[2008-07-28] Source : Le Guide des Festivals paul]